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16 décembre 2006

# 1 : chapitre one

Janvier 2005. BOUYGUES achète ce qu'il trouve dans mon coin. Après 2 mois de négociation, on conclut chez le notaire. Bonne affaire pour moi ; probablement pour les 2. L'échéancier s'étire sur 18 mois : permis de démollir, de construire, opposition des tiers, diagnostics amiante, sol,...

Je ne pense pas au marché. Je veux dire aux prix du marché. Avec ce qu'ils me donnent, je ne serai pas à la rue. Je me dis que depuis qu'on parle de hausse de l'immobilier, on approche d'un pic ; d'ici le dénouement final de mon opération, il se sera passé quelque chose -de baissier bien sûr. De toute façon le prix négocié inclut ce que j'estime être une marge de risque de marché à la hausse sur la période. On verra bien.

Septembre 2005. Je crois que c'est là que les choses ont commencé à se retourner. Que la consultation des sites immobiliers sur internet est devenue un début de réflexe obsessionnel, un nouveau TOC informatique. Que les journaux gratuit à disposition devant les grands réseaux d'agences ont commencé à s'accumuler sur la table du salon. Bien sûr, j'ai ciblé sur la part du marché qui me convenait : 4 communes limitrophes -Antony, Chatenay Malabry, Sceaux, Bourg-la-reine, avec le joker Fontenay-aux-roses. 

Le paradoxe était là : le boum immobilier dont on nous rabattait les oreilles laissait entrevoir un marché pléthorique de biens à la vente, proposés à une demande avide. En fait absolument pas. Choix des biens étroit. Beaucoup de cages à lapin améliorées autour des 650 000 euros ; au delà, quelques ruines à l'abandon dans des quartiers de prestige -Domaine du parc de Sceaux- ; des ex ruines sauvées in extremis de leur délabrement par une division en appartements ; des maisons dites d'architectes -ou atypiques- dont la datation désuète montrait les séquelles d'un esprit soixante huitard encore embrumé par les volutes de tarpés et le leitmotiv de l'époque : "l'imagination au pouvoir". De l'imagination, il en fallait pour se représenter la tête de l'acheteur fortuné qui achèterait "ça" au prix annoncé et qui allongerait à la suite un second chèque conséquent pour les "travaux à prévoir".   

En ciblant plus serré :

-Antony disposait du marché le plus large, à l'image de ses longues rues pavillonnaires faites de petites meulières à l'espace habitable étriqué, étiré au delà du possible par des extensions qui avaient pour seul but de loger une famille entière à la manière que l'on prend un chausse pied pour mettre des chaussures trop serrées. Dans ces conditions, l'esthétique n'était le critère prédominant -cela sautait aux yeux-. Point positif toutefois : la gare RER, dont, pour les quartiers qui en étaient éloignés, on faisait prévaloir des géolocalisations avantageuses : coulée verte (longues tranchée recouverte du TGV atlantique), Sud aux confins de la nationale 20, les Rabats ou le bois de l'aurore près des pistes d'Orly et de la ZAC locale, etc... Investir mon argent là me donnait une sorte de nausée. Mais il fallait bien habiter quelque part, et Antony avait l'indéniable avantage de modifier les paramètres de l'équation "métro-boulot-dodo" en réduisant considérablement le premier, celui représentant le temps de transport.

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